Une réalisation bien éloignée du dessein initial..
Hendrick m’avait conseillé d’installer des gouttières de toit, une option utile mais peu fréquente ici. Qui dit gouttières dit descentes et celles en métal galvanise sont fort laides, et je n’apprécie pas celles en cuivre.
J’ai cherché une autre solution et j’ai découvert une maison ayant des chaines de pluie. C’est un concept qui vient du Japon et qui s’est quelque peu répandu. L’idée m’a plu et semblait facile à mettre en œuvre. Il fallait aussi trouver comment évacuer l’eau de pluie parvenue en bas des chaines. J’ai pensé à des jarres. Je me suis mis en chasse et j’ai visité plusieurs revendeurs ou fabricants situés dans la zone de Ban Tawai.
En visitant l’un d’eux, j’ai remarqué une rangée de jarres posées dans un bassin rectangulaire très allongé. J’ai tout de suite pensé qu’un tel bassin placé sur le flanc sud de la maison serait un élément décoratif majeur pour la maison et j’ai vendu l’idée sans difficulté à Jina.
Restait à réaliser. J’en ai discuté avec Hendrick : le bassin situé partiellement dans la pente devait être posé sur des fondations comme la dalle en béton. J’ai fait les plans et les ai proposés au maçon pour évaluation. Celle-ci était 2 à 3 fois plus cher qu’espéré, la faute aux piliers et fondations, mais je tenais beaucoup à l’idée et j’ai dit ok.
Les maçons ont creusé les fondations jusqu’au sol dur, ont ferraillé, coffré et coulé du ciment pour constituer 3 solides supports. Puis ils ont réalisé une armature métallique ayant la forme du bassin (6m x 60 cm) et une sorte d’échafaudage en bois et ciment afin d’y poser l’armature du bassin. Une fois tout en place, ils ont réalisé un coffrage en bois puis vint le moment de couler le ciment. Vu la quantité de ciment nécessaire, il avait été décidé de faire venir un camion toupie.
Nous étions sur la route du chantier quand nous avons reçu l’information que le camion s’était embourbe sur notre chemin. Surprenant vu que des dizaines de camions étaient passés sans problème sur ce chemin. Le conducteur du camion (un vrai mauvais) s’était déporté d’une trentaine de cm vers le khlong et le camion menaçait d’y basculer. Le conducteur passa une demi-journée pour se sortir de là avec l’aide du plus gros tracteur du village. Pendant ce temps, les maçons ont vidé le camion toupie avec une brouette - dans une chaleur suffocante - et coulé le ciment dans le coffrage. Notre nouvelle canalisation d’eau récemment enterrée n’a pas résisté non plus au camion s’est mise à fuir.
Entre temps, la mousson est arrivée avec quelques orages violents. J’ai constaté que les chaines attachées aux gouttières ne canalisent pas vraiment l’eau. C’est très ennuyeux, vu toute l’énergie déployée autour de cette solution. J’ai parcouru le web et découvert que les chaines de pluie fonctionnent beaucoup mieux lorsqu’elles sont constituées de petits entonnoirs en métal canalisant l’eau tout le long de la chaine. C’est très beau, très cher et se vend au Japon : ça se complique, je sens le projet déraper. Je finis par trouver une solution temporaire en réutilisant les réflecteurs (coniques) des spots d’éclairage que j’ai modifiés. Le résultat n’est pas parfait, mais en net progrès et je vois bien comment améliorer le système.
Enfin, le coffrage de notre bassin est démonté et celui-ci est recouvert d’un bel enduit. Il reste à le mettre en eau et le nettoyer des produits toxiques du ciment. Car bientôt, des poissons vont y nager. Mais pour l’instant, Jina y place des plantes aquatiques : papyrus, lotus, … Les jarres vont attendre, d’autant que les belles jarres en céramique vernie sont plutôt dispendieuses.
Le résultat final est déjà très sympa à défaut de fonctionner correctement pour évacuer l’eau du toit qui continue à éclabousser le rez-de-chaussée. Il reste encore un peu de travail sur les écoulements d’eau de pluie….
Le résultat final est déjà très sympa à défaut de fonctionner correctement pour évacuer l’eau du toit qui continue à éclabousser le rez-de-chaussée. Il reste encore un peu de travail sur les écoulements d’eau de pluie….